Les restaurateurs ont lancé le 17 mars la pétition Sauvons nos restaurants et producteurs. qui s'élève contre la position des assureurs.
Elle a recueilli 138 700 signatures le 6 mai. Bruno Le Maire répond aux restaurateurs :
"Chers restauratrices et restaurateurs,
Vous
avez pris de plein fouet cette crise. C’est très dur, au point de ne
plus en dormir la nuit, et je le sais, je l’entends, car j’ai beaucoup
d’échanges avec vous directement.
7 semaines sans activité, c’est
une réalité catastrophique pour chacun de vous, qui représentez notre
culture française. Mais ça l’est aussi pour nous, Français, qui aimons
partager un repas en toute convivialité. Les cafés, les bars et les
restaurants sont essentiels à notre vie sociale, et finalement à notre
vie tout court.
Sachez que vos témoignages personnels ne sont pas
vains, nous les écoutons, nous les entendons. Vous fourmillez d’idées
et de propositions et grâce à notre travail commun autour du président
de la République, nous avons déjà pu trouver beaucoup de réponses à vos
inquiétudes.
La première de vos inquiétudes, c’est de savoir
quand vous pourrez rouvrir. Nous aurons fin mai une date de réouverture
pour votre secteur.
Votre deuxième inquiétude, c’est
d’effectivement pouvoir rouvrir. Nous avons mis en place un dispositif
massif pour vous soutenir et éviter les faillites, qui sera prolongé le
temps qu’il faudra : chômage partiel maintenu après la reprise de
l’activité, exonération pour les PME et TPE de vos charges sociales de
mars à juin.
Par ailleurs, le fonds de solidarité auquel nombreux
d’entre vous ont eu recours en mars et en avril, a été élargi et
renforcé. Il restera ouvert pour vos entreprises au-delà du mois de mai.
Toutes les entreprises de vos secteurs ayant jusqu’à 20 salariés et 2
millions d’euros de chiffre d’affaires sont désormais éligibles. Vous
pourrez également recevoir une aide complémentaire de 10 000 euros en
vous adressant à votre Région.
La troisième inquiétude dont vous
nous faites part et qui est l’objet de cette pétition, c’est la
couverture des pertes d’exploitation par les assureurs. Évidemment, les
assureurs doivent participer à cette solidarité nationale. Mais je veux
être très clair : les risques qui n’étaient pas couverts
contractuellement ne peuvent pas être indemnisés. En revanche, certains
contrats d’assurance prévoient la prise en charge des pertes
d’exploitation en cas de fermeture administrative d’activité ou de
dommages non matériels : je vous invite à bien lire les conditions de
votre contrat, et s’il est mentionné les termes que j’ai cité juste
avant, vous devez être évidemment indemnisés sans délai. Nous y
veillerons.
Je rappelle que les assureurs ont déjà pris des
engagements de solidarité pour accompagner les entreprises pendant cette
période difficile : participation à hauteur de 400 millions d’euros au
fonds de solidarité et mise en place de fonds d’investissement en faveur
des ETI et PME d’1,5 milliard d’euros. Nous leur avons donc demandé de
faire des propositions pour orienter ces investissements plus
particulièrement vers le secteur du tourisme. Ces propositions seront
présentées le 14 mai lors du Conseil interministériel du tourisme.
Ce
qui est certain, c’est que cette crise a dévoilé une lacune : la
couverture des risques dans le cas d’une catastrophe sanitaire doit être
améliorée. C’est l’objectif du groupe de travail que le Premier
ministre a mis en place et qui devra proposer des solutions pour
améliorer la couverture assurantielle des catastrophes sanitaires dans
les prochaines semaines.
La mobilisation de l’État est totale
pour vous soutenir. L’État continuera à aider autant que possible ses
commerçants, ses hôteliers, ses restaurateurs qui sont un des cœurs de
l’économie française, qui font vivre nos villes et nos campagnes et sans
qui la France ne serait pas véritablement la France." Bruno Le Maire